CITATIONS

"Le progrès en art consiste en un effacement des idées reçues.”


"Ce qui me gêne le plus lorsqu’on me ment, c’est qu’on m’oblige à faire semblant de ne pas m’en apercevoir."


"En admettant que la mort soit une nécessité, l'admettre ne doit pas causer un pourrissement de la vie. "


“Je m'attache facilement à ce que je vois, à ce qui est présent, ce qu'on appelle la réalité. Mon premier geste est de me dévouer à elle, de m'effacer, de m'oublier, de lui laisser toute la place. 
Je peigne la vigne vierge. 
En même temps qu'à la réalité, je me dévoue naturellement aux êtres que j'aime, pour qui elle me semble faite. 
Mais si je veux créer, je dois m'opposer d'abord à cet élan naturel qui me chasse de moi même. au contraire, il faut que je m'enfonce en moi comme un clou, aveugle à tout ce qui m'entoure, insensible aux êtres que j'aime, absent cruellement pour eux, puis dans cette absence, dans cette mort, battre le rêve aussi longtemps qu'il faudra pour qu'il prenne. 
Cela, je ne puis le faire que par devoir. C'est un devoir que personne ne m'impose, qui s'impose tout seul de l'intérieur, et qui m'obsède quand je refuse d'y penser.”


“Chacun de mes actes est la mise au monde de quelque chose de libre, c'est à dire de suspect”


"A chaque instant, il est possible de ne plus reconnaître son père et sa mère ; de ne plus rien reconnaître, de perdre tout connaissance des choses et de soi-même. Cette possibilité, c’est ce qu’on appelle le présent ; on fait tout pour se la voiler. « 


“Mépris - mépris pour ce qui ne compte pas - pour ce qu'on se permet de faire parce que ça n'a pas d'importance - mépris pour l'absence, à la scène comme à la ville. 
Se réveiller vraiment. 
La distraction que je cherche est la plus grande attention à ce qui est présent. 
Toujours présente l'idée que je perds mon temps (même quand je fais ce que j'aime le plus) - équivaut au refus d'avenir. 
Être à l'aise, respirer largement, prendre tout son temps. 
L'idée d'un devoir à faire, qui paralyse l'enfant, l'empêche de jouer librement, le plonge dans l'ennui. 
S'être laisser écraser par sa robe de chambre.”


”La crainte de ce qu'on ne veut pas prend toute la place, l'espoir de ce qu'on voudrait disparait.”


“Etre une femme dispense au moins d'en avoir une.”


”Depuis le temps que j’essaie de faire comme tout le monde, il me semble que c’est un peu le tour de tout le monde de faire comme moi.”


"Elle fait du feu, puis elle s'en va.
Moi, je reste à l'attendre, au coin du feu.
Est-ce le feu qui attend ? Est-ce lui qui fait le temps ?
J'attends toujours ailleurs.
Ailleurs s'en va toute chaleur.”


“J’écris parce qu’il me parait que seul intérêt de ce monde est un intérêt littéraire. Tout plaisir est littéraire, même celui de manger une figue, car il ne serait pas plaisir s’il n’était recul étonné, et l’étonnement souhaite le partage, donc la parole. Si la figue cessait de m’étonner, je le mangerais sans plaisir ; et si elle m’étonne, j’ai besoin de me le dire. 
La gourmandise, l’avarice et le sentiment de leur vanité sont les passions qui me poussent à écrire.”


"J’écris pour m’apprendre ce que je sais, mais que je me cache."


"Il ne s’agit pas de dire quelque chose d’émouvant, il s’agit de mener à bien l’émotion. Et plus l’œuvre sera réussie, moins le spectateur en sera personnellement ému. Il ne s’agit pas de pleurer ou de faire pleurer mais de réaliser une espèce supérieure de larmes.”


"Voici ce que c'est, vouloir être poète maudit : 
c'est vouloir que l'écriture reste attachée à la plume et la plume à l'âme ; c'est croire à l'âme, c'est-à-dire croire, tenir à la solitude.
C'est la haine ou la honte du partage, le partage incluant la possibilité d'une collaboration, c'est-à-dire d'une dépossession.
C'est la peur d'être jugé selon son mérite.
C'est vouloir être seul juge de soi, donc croire à soi, donc se partager.
C'est, le langage étant société, réduire cette société au dialogue intime de soi et d'un témoin invisible.”


"Ce serait tellement plus simple si
Les hommes comme les anges,
Portant à l’extérieur leurs poumons,
Se servaient d’eux pour voler.”


"Captivité.
Désir d'être pris
Honte où je ne suis pas seul
Pris comme un poisson
Attente tension
On ne viendra pas
On ne relèvera pas les filets
Éternelle attente
D'un amour terminal"


"Mieux vaut parler comme on veut que comme il faut ; ou sinon, je vais me taire, c'est à choisir."


"Mais je crois qu'il y a des amours infidèles dès la première rencontre, des amours qui sont infidèles immédiatement, sitôt qu'ils naissent. On aime infidèlement. Et d'autres qui sont fidèles des la première rencontre, qui le resteront sans effort, simplement par nature."


"S'estimant pas regardable, il ne regardait plus personne. »


“C'est à croire que tout est mensonge et qu'on meurt par sincérité
Que tout est mémoire et qu'on meurt par oubli “


"Je pensais que le passé était un démon, Dieu l’avenir et le présent moi-même."


"Commencer, ne rien inventer. Récrire ces moments qui furent suffisamment insolites pour que les raconter avec exactitude rende inutile ou même ridicule toute affabulation.
Ecrire tranquillement, quotidiennement, comme ça se présente aussi selon les variations journalières de mes humeurs. Cette nuit, comme s’il était encore temps, malgré la fatigue, le somnifère, etc. “


" La psychanalyse n’est pas seulement une thérapeutique, puisqu’elle me permet de m’abstenir de certains actes. Elle est une arme contre une partie de moi-même."


"Les prisonniers n'ont pas la patience des chevaux »


"Ne pas prendre les choses au sérieux avant qu'elles le deviennent."


"Quand il vit cette petite fille, il ne put se retenir d'être son père, malgré tous les obstacles, en dépit de toutes les invraissemblances. »


"Vie intense malheureuse pleine de surprises; mais il me semble qu’ici s’est éloigné; ici est un ailleurs où je fais semblant de savoir évoluer; en réalité je ressens comme si je passais à travers les murs du là-bas, d’autrefois où je suis maintenant, tandis que je continue en rêvant à ne pas voir que l’ici d’autrefois depuis lontemps maintenant disparu."


"Elle a avalé mon âme. Je la vois bouger dans son corps, et ne sachant comment la reprendre, si proche et si lointaine, j'irais jusqu'au meurtre. « C'est moi, là-dedans. » "


"Une raison aussi pour laquelle j’arrivais en retard au théâtre, c'était l'obligation d'y rester. Le théâtre — ou plus justement les quatre heures de présence que le spectacle exi¬geait de moi ressemblaient à une cage. Et dans la rue même du théâtre, dans la lumière de ses enseignes, ma femme pouvait passer au bras de son amant. »


"Alcool : moins gênant que l’érotisme, car on peut rester avec les autres en buvant seul, tandis que l’érotisme, justement parce qu’il prend les autres pour excitant, les exclut."


"Nœuds embrouillés; on en dénoue un, plusieurs autres autrefois dénoués se renouent. Ne plus écrire. Autre chose est plus important. Mais il faut absolument écrire qu'on a décidé de ne plus écrire."


"Au théâtre, il ne faut pas oublier le public. Il faut le regarder réellement, en face. Quand on est ridicule, être plus fort que son ridicule. Equilibre, aussi. Perdre l’équilibre, c’est souvent à cause du vertige, c’est avoir pensé à l’équilibre. L’obstacle exalte. "


"L’important sur le théâtre est de savoir qu’il est en nous. Je suis théâtre tout seul. nous sommes théâtraux dans nos rapports avec les autres. La société est théâtrale. Je considère le théâtre comme une catégorie de l’existence. »


“ La difficulté d’être…
Profond sentiment d’incapacité, un sentiment aussi de secrète mauvaise volonté, de grève intérieur, voire de révolte ; et à la fin ( à l’abord de la déchéance de l’âge) un sentiment de panique : ni exprès ni semblant, une activité mentale accélérée mais incapable de se canaliser, de se définir, de se limiter à un acte, se réaliser dans un ordre temporel.
Ce qu’il faut, c’est retrouver l’insouciance.
Plus je lutte contre l’angoisse, plus je perds la possibilité de me distraire ; elle m’interdit tout les plaisirs – les plus faciles d’abord, maintenant ceux qui n’ont d’attraits que leur aridité croissante : la télé, les romans, la poésie, la musique tombent sous l’interdit du « Ce n’est pas ça que ta vie te demande, ce n’est pas ça qui est urgent ». On regarde autour de soi pour essayer de la trouver, cette urgence qui vous presse ; on ne la voit nulle part. – Je ne sais pas ce qu’il peut y avoir d’urgent Pas de vivre, pourtant ! Ni de fuir la mort qui approche. Du reste, ce sentiment d’urgence vous empêche de vivre. Je n’ai jamais connu le bonheur et la joie de créer – l’un n’allait pas sans l’autre – que dans l’insouciance. »


Roland, Thérapeute à Chaille en 1958, précurseur du mouvement anti-psychiatrique. 

“ Inefficacité du transfert dans la schizo. 
Point de vue : Réalisation symbolique, c’est la Maison qui doit être le principal symbole. (Symbole maternel)
Il faudrait que ce soit la Maison qui satisfasse le malade.”


“Psychose ⇔ mort = n’a le choix qu’entre la « mort » et la psychose.
(Comparer ma fuite dans la psychose des autres) 
Etre leur miroir, puisque le leur a été cassé).”

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